Les terrasses en pierre sèche

Les terrasses en pierre sèche

Les terrasses en pierre sèche

 

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Les terrasses qui, à Samos, portent le nom de pezoùles xerolithias (gradins en pierre sèche), sont la solution proposée par les insulaires aux problèmes d’érosion du sol et au manque de terre cultivable.

Très tôt (French et Whitelaw 1999 ; Price et Nixon 2005) et, selon certains chercheurs, dès l’ère du Fer, (Barker et al. 1995 ; Grove et Rackham 2002), les terrasses servirent à l’oléiculture, la culture des céréales mais aussi à la viticulture (Grove et Rackham 2002 ; Kizos et Koulouri 2004). La création de terrasses même pour des cultures isolées est un exemple caractéristique des efforts consentis afin de créer des terres cultivables (Petanidou et al., 2001).

Dès le début de l’activité agricole, le relief de l’île et les pentes prononcées contraignirent les habitants de créer plusieurs milliers de mètres carrés de constructions en pierre sèche. La viticulture en terrasses en pierre sèche (pezoùles xerolithias) est une pratique traditionnelle particulièrement difficile et pénible. Ainsi, afin de créer un vignoble à l’île de Samos, il faut défricher la terre et y construire les terrasses qui permettent de retenir le sol qui, d’ordinaire, est en pente. La construction, le réaménagement et l’entretien des terrasses sont effectués à la main, par un artisan spécialisé.

Les terrasses sont définies comme étant les superficies relativement planes qui sont créées sur des étendues agricoles en pente, à l’aide de la construction en pierre sèche (xerolithia). La construction est réalisée en creusant le sol au-dessus du point où la terrasse sera créée et en construisant un mur de forme triangulaire, inverse à la pente existante. Au fur et à mesure que le mur est construit, le site est rempli de la terre qui a été creusée.

On commence à creuser au bord de la partie inférieure du champ. Les principaux outils sont toujours manuels, même de nos jours où il est possible de faire intervenir une petite pelleteuse.  Ainsi, les outils sont la tsapa (houe ou pioche, différentes, en fonction du type de sol), la varia (masse ou massette) pour les pierres, le trachas (outil de taille) et le tsekoùri (la hache) pour éliminer les branches, etc. L’ouvrier creuse, choisit et met de côté les pierres. À l’aide des grosses pierres, il crée la fondation et construit les murs. Les petites pierres servent à remplir ou bien elles sont réunies en tas (armakàdes), à l’extrémité du champ.

Chaque terrasse du vignoble de Samos présente sa propre personnalité, ses caractéristiques individuelles. Il y avait celles que l’on appelait kato-kato (tout en bas), la fardia (large), la kofti (tranchée), le pezoùli (escalier), l’isoma (plat). La forme, la largeur des murs sont déterminés par les caractéristiques de chaque champ.

Leur rôle est multiple et consiste principalement à permettre d’exploiter et de cultiver les terres en pente, à retenir le sol et le protéger contre l’érosion, à retenir l’eau de pluie, à prévenir le ruissellement de surface et à enrichir l’aquifère souterrain.  Ainsi, sont créées des conditions spéciales favorisant diverses espèces d’insectes et de reptiles, et le paysage traditionnel est préservé.

Si les terrasses n’étaient plus utilisées, en raison du coût élevé que représentent leur entretien et leur réaménagement, cela aurait pour effet la destruction d’une partie importante de ces constructions en pierre sèche mais aussi la destruction du vignoble et du vin traditionnels de l’île de Samos.

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La viticulture sur l’île de Samos

La viticulture sur l’île de Samos

La viticulture sur l’île de Samos

 

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La viticulture sur l’île de Samos inclut les tâches fondamentales suivantes :

  • Le stremmatisma, c’est-à-dire, la préparation du champ afin d’adoucir le sol et d’en éliminer les pierres, pour qu’il puisse recevoir les nouvelles vignes.
  • Le fytema (plantation). Au mois d’avril, le vigneron pioche le champ et plante les vignes de l’année précédente. Le fytiastis (planteur) crée les trous, suivi d’une ouvreuse qui laisse une vigne et, ensuite, le fytiastis repasse pour planter la vigne, aménager l’espace et donner le premier arrosage.
  • Le boliasma (greffage). Il s’agit d’un processus qui se déroule au mois de mars suivant. Les vignes sauvages qui furent plantées l’année précédente sont greffées au moyen du greffon souhaité. Le greffage nécessite des outils tels que les bolia (greffons), l’amboliastiri (la serpette), la smila (burin), le psalidi (ciseaux) et le psathi (natte). Il existe deux types de greffage : le paloùki (pieux) et la péna (plume).
  • Le kladema (la taille). La première fois où la ftia (la vigne nouvellement plantée et greffée) est taillée, elle l’est « à l’aveuglette », tout en bas, sur la vigne domestique. L’année suivante, elle est taillée normalement. On laisse deux ou trois branches taillées, pour que la vigne prenne la forme requise. La taille est réalisée aux ciseaux, au sécateur ou à la petite scie.
  • Le skapsimo (piochage). Une fois les vignes taillées, on commence le piochage, le premier, le second et le strosimo, égalisage. Le vignoble est creusé en lignes, comme les ceps, de sorte que chaque ligne soit dans une tranchée profonde

Stamatiadis a décrit en détail, vers 1880, les tâches liées à la préparation du sol, la culture de la vigne et la production du vin.

Ce sont les tâches suivantes :

  • Le stremmatiasma
  • Le zevgarisma
  • la coupe des vignes
  • la plantation,
  • l’arrosage,
  • la taille,
  • le jet de sarments,
  • le piochage,
  • le creusement,
  • l’écimage,
  • le premier traitement au soufre,
  • le second piochage,
  • le deuxième traitement au soufre,
  • le troisième traitement au soufre,
  • la vendange,
  • la collecte des iliastres (claies en bois où les raisins sont exposés au soleil),
  • le transport des raisins,
  • le foulage,
  • alimentation de la polymni en tzipoura (marc de raisin)
  • éloignement de la polymni,
  • production du tsipouro (eau-de-vie)
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Autres produits du raisin et du vin

Autres produits du raisin et du vin

Autres produits du raisin et du vin

 

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Lors de la production des raisins mais aussi du vin, est souvent également accompagnée de la production de :

  • Raisins secs : Dans le temps, lorsque le vin n’était pas si bien vendu, les producteurs transformaient leurs raisins en raisins secs. Pour ce faire, il était nécessaire disposer de la tholostachti (eau dans laquelle on a fait bouillir du bois), dans laquelle on trempait tous les raisins avant de les exposer au soleil. Ils demeuraient ainsi exposés pour une semaine et séchaient. Alors, ils étaient prêts pour être collectés.
  • La moustalevria: La moustalevria est également appelée kourkoùta. Pour la préparer, on a besoin de moût (moustos, en grec) et de farine (alevri, en grec).
  • Le vinaigre : Lorsque le vin tourne dans le récipient (kioùpi) ou dans le fût, on dispose de vinaigre prêt. Mais on peut également le préparer soi-même. Après avoir réuni suffisamment de raisins de ceps sauvages, on les presse entre les mains pour en faire sortir le jus et, puis, on les dispose dans une gioùmna (un récipient en terre cuite). Ensuite, on en bouche l’ouverture à l’aide d’une branche, pour que n’y pénètre aucun rat ni autre insecte ou bestiole, mais en laissant tout de même une sorte d’ouverture, de sorte à permettre au gaz de s’échapper. Le récipient est laissé quelques jours au soleil. Enfin, lorsque le vinaigre est bien « fâché », on en remplit les bouteilles ou on le conserve dans le même récipient, la gioùmna, après l’avoir lavée.
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Le processus moderne de vinification

Le processus moderne de vinification

Le processus moderne de vinification

 

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Les différentes étapes, brièvement présentées, de la vinification moderne sont les suivantes :

  • Égrappage : À l’égrappage, les raisins sont séparés de la rafle. Il s’agit d’éloigner les parties vertes de la grappe qui présentent une teneur élevée en tanins de mauvaise qualité (astringents).
  • Le foulage des raisins : Les raisins sont foulés et brisés en passant entre les cylindres de l’appareil. Cela facilite la libération du jus.
  • Adjonction de dioxyde de soufre : Le SO2 protège contre l’oxydation et les microorganismes nuisibles. La première adjonction a lieu à la réception des raisins et, la dernière, à la mise en bouteille.
  • Pression : Si le foulage des raisins libère un taux important du jus, le pressurage des raisins achève le processus d’extraction du jus.
  • Moût : Le moût des raisins est le jus qui est issu de façon naturelle ou par traitement naturel des raisins frais. Les teneurs du moût en sucres et en acides sont des facteurs particulièrement importants. En effet, la teneur en sucres est directement liée au titre alcoométrique du vin que présentera le vin. Les teneurs en acides et en alcool, quant à elles, influencent significativement les caractéristiques organoleptiques et la conservation des vins.
  • Le débourbage : Il s’agit du processus de clarification du moût. La clarification est réalisée par refroidissement et décantation des particules qui sont en suspension dans le moût. Il dure entre 12 et 14 heures, selon le taux de bourbes.
  • Fermentation alcoolique : La fermentation alcoolique est un phénomène biochimique complexe au cours duquel les sucres du moût sont convertis en alcool éthylique et dioxyde de carbone, principalement grâce aux levures. Il s’agit de la principale réaction chimique de la vinification.
  • Les levures : Les levures, comme d’autres microorganismes, se trouvent sur le vignoble et, ensuite, sont transférées au raisin. Leur population varie tous les ans en fonction des conditions climatiques. Lorsqu’elles se trouvent dans le moût, elles se multiplient très rapidement. L’adjonction d’une petite quantité de dioxyde de soufre, le principal conservateur utilisé dans la production du vin, donne le même résultat. Les levures intervenant dans la fermentation alcoolique sont à 80 % des Saccharomyces cerevisiae.
  • Température de fermentation : Les vins blancs sont fermentés à des températures allant de 15°C à 20°C. Les températures plus élevées « brûlent » les arômes. Les vins rouges sont fermentés à des températures plus élevées (25° à 30°C). En effet, leurs arômes ne sont pas aussi sensibles. En outre, ces températures permettent une meilleur extraction de la couleur (et d’autres substances) des peaux des raisins.
  • Le brassage : Il s’agit du processus de « transfert » des « colorants » des peaux des raisins au moût. Comme ces substances se trouvent à l’intérieur de la peau du raisin, seul le contact du jus avec la peau, à la bonne température et pour un délai précis, donne le résultat souhaité quant à la robe du vin. Le processus du brassage peut durer de quelques jours à plusieurs semaines.
  • La fermentation malolactique : Cette fermentation a lieu en même temps que la fermentation alcoolique ou après celle-ci. Elle est réalisée grâce aux bactéries et non pas aux levures. Ces bactéries transforment l’acide malique, assez agressif, qui se trouve dans les raisins et dans le vin, en acide lactique, plus doux. Cette conversion assouplit le vin : il en réduit le caractère « vert » et en soutient l’élevage.
  • Le soutirage : Une fois les fermentations achevées, une lie se forme au fond du réservoir ou du fût. Le soutirage consiste à retirer le vin propre, qui se trouve au-dessus, et à le transvaser dans un autre récipient, propre. Le soutirage permet d’obtenir un vin plus clair. De plus, le contact bref avec l’oxygène a un effet positif sur le vin.
  • L’élevage – le vieillissement : L’élevage du vin peut avoir lieu dans des cuves en inox ou dans des fûts de chêne. La cuve inox n’affecte pas le caractère du vin. En revanche, les fûts affectent les arômes du vin. De plus, le matériau poreux permet le contact avec l’oxygène et, donc, un élevage plus rapide. Le délai de vieillissement peut varier de quelques semaines à plusieurs années.
  • Mise en bouteille : Après le vieillissement (le cas échéant), le vin est préparé pour être mis en bouteille. La mise en bouteille est un processus relativement simple, mécanique. Les lignes modernes de mise en bouteille sont équipées d’un système automatique de lavage des bouteilles, de remplissage, de bouchage, de collage de l’étiquette et de conditionnement. La bouteille, le bouchon, l’étiquette, la capsule sont des éléments qui contribuent à l’aspect final du produit, à « l’habillage » du vin.

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Le fût en bois

Le fût en bois

Le fût en bois

 

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Le fût en bois est traditionnellement le mode le plus habituel d’entreposage du vin. La différence fondamentale par rapport aux récipients en plastique ou inox, réside en ce que le bois permet que le contenu soit progressivement influencé par l’oxygène.

Un fût de bois confère au vin des arômes et des caractéristiques gustatives issues du bois dont il est construit, un caractère « fumé » (issu du fût dont le bois peut être brûlé à l’intérieur). En outre, il permet à l’oxygène d’entrer progressivement, lentement et de façon contrôlée avec le vin, au fur et à mesure qu’il pénètre dans les pores du fût.

Le bois de chêne est le bois le meilleur et le plus largement utilisé dans la fabrication des fûts et la France est le principal pays d’origine de ce bois et le plus célèbre.

Il va donc de soi que le type de bois utilisé pour fabriquer le fût, son brûlage, et la taille des pores du bois influencent directement les résultats du vieillissement du vin ainsi que sa durée.

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