Les Vendanges et le Vin de Samos, dans le passé – La vie quotidienne

 

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Les vendanges sur l’île de Samos disposaient de leur propre code social de travail collectif. Elles étaient toujours synonymes de partage, un banquet d’esprit de communauté. Les vendanges étaient aussi une affaire de famille, pour chaque vigneron. Tous les membres de la famille y participaient, y compris les jeunes enfants qui amenaient de l’eau aux vendangeurs pour les désaltérer. Les souvenirs de décennies passées indiquent que, lors de la première pause de la journée (vers 10h30) tous les vendangeurs se réunissaient sous un grand arbre pour manger le kafalti.
Sur le sofras (une table en bois), dans un énorme récipient en terre cuite, la dame de maison avait préparé une salade aux tomates et aux pommes de terre cuites, avec beaucoup d’huile, des oignons, des poivrons, le tout accompagné de poissons salés et d’un grand pain au levain que l’on coupait à la main. Les ouvriers, assis tout autour, ayant retiré leur chapeau et baïldismenoi (éreintés), demandaient la jarre à l’eau froide, dont le bouchon était une pomme de pin.

Le repas de midi venait quelques heures plus tard, et ils le partageaient à nouveau, étant donné que la vendange durait jusqu’à une heure avancée de la soirée. En tout cas, l’ambiance était dominée par les rires, les taquineries, les chansons. Le soir, évidemment, on avait mal aux mains, aux jambes, dans le dos. En cas de coupure à cause du katsoùni, on appliquait un raisin sur la blessure. Si le saignement n’arrêtait pas, on y appliquait du konizo (une herbe hémostatique).

Les distances qui séparaient le village des vignobles étaient longues et, les parcourir à pied, était un véritable exploit. Mais, comme on était habitué aux difficultés, on ne se plaignait pas mais affrontait les peines avec le sourire. L’on voyait des femmes âgées et des enfants, travailler patiemment toute la journée. Le soir, elles rentraient empruntant les sentiers accidentés des villages de montagne de l’île, en portant leur panier chargé des raisins sélectionnés pour la maison. Mais, le lendemain matin, à l’aube, tout le monde était à nouveau là, aux vendanges.

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